Partir sac au dos avec un billet d'avion aller-simple, qui n'en a jamais rêvé? Je recule de près de 18 ans au printemps 1997. Déjà 18 ans! Wow, c'est spécial comment le temps passe vite car je me rappelle vivement et clairement de l'été et de l'automne 1997. Mon premier vrai voyage. Seul. Sac au dos. Billet d'avion aller simple et seulement 300$ en poche pour une des plus belles aventures de ma vie.
Destination l'ouest canadien pour un été de travail (idée de départ)
L'objectif de départ était de partir apprendre l'anglais dans l'ouest. Je ne savais pas trop dans quoi je m'embarquais. Après avoir assisté à une conférence de Tourisme Jeunesse à Montréal, c'est vers la ville de Banff que j'ai décidé de mettre le cap vers la fin mai. Armé de ma tente, d'une vingtaine de CV imprimés, de mon sac à dos, d'une volonté de fer et d'une grande naïveté, je suis débarqué en avion à Calgary après avoir laissé ma mère les yeux mouillés à Montréal.
Coup de coeur instantané pour les spectaculaires Rocheuses canadiennes. Quelles belles montagnes. 18 ans plus tard, je m'en rappelle comme si c'était hier. J'avais de l'argent pour survivre environ deux semaines à l'auberge de jeunesse et au camping.
Je suis arrivé un peu trop tôt pour la saison touristique, mais j'ai rapidement trouvé un boulot après environ 10 jours de recherches intenses. Un sale boulot au début: diswasher ou laveur de vaisselle dans un fast food. Peu importe, je me rappelle avoir crié et sauté dans les airs après avoir décroché ce boulot. Je pouvais enfin envisager un été complet dans l'ouest avant un retour au CÉGEP à la fin août.
Au diable l'école à la rentrée!
Mon objectif a rapidement évolué dès le début de l'été à force de côtoyer d'autres jeunes, comme Véronique, qui venaient passer leurs étés à Banff pour faire du cash, pour mieux aller le dépenser au bout du monde l'hiver suivant. Pourquoi je ne ferais pas la même chose, me dis-je alors? J'ai décidé de faire de même, j'ai appelé ma soeur pour lui demander de passer annuler ma session au collège. Au diable la rentrée, moi je veux voyager!
Je me rappelle encore une phrase que ma bonne amie Véronique m'a dite après que je lui ai fièrement annoncé ma décision de ne pas rentrer à l'école à l'automne: "Steve, moi aussi j'ai commencé par annuler une session. Ça fait 8 ans de cela et je travaille encore dans un restaurant, ne fait pas la même erreur que moi, retourne à l'école." Ce sera donc une pause d'une seule session.
Un été à travailler fort. Très fort. Trop fort pour accumuler le plus d'argent possible pour partir visiter sac au dos la West Coast américaine, de Vancouver à Mexico. Treize jours de travail en ligne pour une courte journée de congé, durant laquelle je me dépêchais de monter les montagnes autour de Banff et du lac Louise.
Un bel été à vivre en camping de façon cheap. Très cheap. Je partageais mon site de camping avec d'autres campeurs afin de diviser la facture en deux. Je me suis même trouvé un colocataire pour partager ma tente et ainsi diviser encore ma facture en deux. Économiser, et encore économiser. Être tellement économe que je ne m'achetais que très rarement de la nourriture. Je grignotais quelques miettes en cachette au restaurant où je travaillais durant le jour et je profitais du repas gratuit auquel j'avais droit à la fin de mon quart de travail. Ah la jeunesse…
Prendre l'autobus coûtant 1$ ou 2$ pour m'amener du camping à la ville où je travaillais? Jamais de la vie! Pas une seule fois, même pas sous la pluie! C'était pourtant près de 5 km à pied. Mais quelle vue j'avais durant ces marches… Une vue sur le Mont Rundle et la Rivière Bow. Un gars ne s'en tanne pas.
Vers la fin de l'été, les nuits étaient devenues trop froides au camping. J'avais également perdu mes compagnons de site qui étaient tous rentrés à l'école! J'ai fait quelques nuits dans l'illégalité à monter ma tente après le départ des gardiens vers 23h, et me dépêcher à la démonter avant 7h le matin pour ne pas me faire pincer. Des collègues se sont ensuite loués un appartement en ville à un prix exorbitant pour l'époque, 1500$ par mois pour un 3 chambres à coucher. Il fallait y mettre le plus de monde possible pour rentabiliser le tout. Ils m'ont donc offert d'y déménager… dans la garde-robe du salon! Garde-robe qui était assez longue pour un matelas simple, mais pas assez large. Qu'à cela ne tienne, on a réussi à le squeezer là. Coût: 200$ par mois pour mon loyer! Au moins j'y avais chaud et j'économisais pour l'aventure à venir au États-Unis.
Deux mois sur la Côte Ouest américaine et mexicaine jusqu'à épuisement de mon argent
Vers le début octobre, j'ai mis le cap sur la côte ouest canadienne, Vancouver et Victoria, avant de commencer deux mois fantastiques sac au dos le long de la côte pacifique. Je vous en reparlerai dans de futurs articles.
De retour à la maison, sans le sous, quelques semaines avant Noël, je dois dire que ce voyage m'a transformé à tout jamais. J'ai appris l'anglais bien évidemment, et un peu l'espagnol. Mais j'ai appris la vie. J'ai appris à me débrouiller sans le sous, sans mes parents, sans mes points de repères. J'ai appris à gérer le stress de l'inconnu et le thrill de l'aventure, le bon stress de vivre un peu, parfois beaucoup, dangereusement. Ces 6 mois ont changé le cours de ma vie et valaient bien mieux qu'une session à l'école.
Un tel voyage en solo sac au dos, je le recommande à tous jeunes et moins jeunes. Jeunes de coeur, peu importe l'âge. C'est un voyage au fond de mon âme que j'ai fait. J'ai appris à me connaître et à reconnaître ce que je voulais faire de ma vie. Pour tout ça, il n'y a pas de prix.
C'était mon premier voyage sac au dos, les autres qui ont suivi ont été tout aussi excitants.
Destination l'ouest canadien pour un été de travail (idée de départ)
L'objectif de départ était de partir apprendre l'anglais dans l'ouest. Je ne savais pas trop dans quoi je m'embarquais. Après avoir assisté à une conférence de Tourisme Jeunesse à Montréal, c'est vers la ville de Banff que j'ai décidé de mettre le cap vers la fin mai. Armé de ma tente, d'une vingtaine de CV imprimés, de mon sac à dos, d'une volonté de fer et d'une grande naïveté, je suis débarqué en avion à Calgary après avoir laissé ma mère les yeux mouillés à Montréal.
Coup de coeur instantané pour les spectaculaires Rocheuses canadiennes. Quelles belles montagnes. 18 ans plus tard, je m'en rappelle comme si c'était hier. J'avais de l'argent pour survivre environ deux semaines à l'auberge de jeunesse et au camping.
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| Banff Avenue dans la ville du même nom dans le parc national de Banff |
Au diable l'école à la rentrée!
Mon objectif a rapidement évolué dès le début de l'été à force de côtoyer d'autres jeunes, comme Véronique, qui venaient passer leurs étés à Banff pour faire du cash, pour mieux aller le dépenser au bout du monde l'hiver suivant. Pourquoi je ne ferais pas la même chose, me dis-je alors? J'ai décidé de faire de même, j'ai appelé ma soeur pour lui demander de passer annuler ma session au collège. Au diable la rentrée, moi je veux voyager!
Je me rappelle encore une phrase que ma bonne amie Véronique m'a dite après que je lui ai fièrement annoncé ma décision de ne pas rentrer à l'école à l'automne: "Steve, moi aussi j'ai commencé par annuler une session. Ça fait 8 ans de cela et je travaille encore dans un restaurant, ne fait pas la même erreur que moi, retourne à l'école." Ce sera donc une pause d'une seule session.
Un été à travailler fort. Très fort. Trop fort pour accumuler le plus d'argent possible pour partir visiter sac au dos la West Coast américaine, de Vancouver à Mexico. Treize jours de travail en ligne pour une courte journée de congé, durant laquelle je me dépêchais de monter les montagnes autour de Banff et du lac Louise.
Un bel été à vivre en camping de façon cheap. Très cheap. Je partageais mon site de camping avec d'autres campeurs afin de diviser la facture en deux. Je me suis même trouvé un colocataire pour partager ma tente et ainsi diviser encore ma facture en deux. Économiser, et encore économiser. Être tellement économe que je ne m'achetais que très rarement de la nourriture. Je grignotais quelques miettes en cachette au restaurant où je travaillais durant le jour et je profitais du repas gratuit auquel j'avais droit à la fin de mon quart de travail. Ah la jeunesse…
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| Mont Rundle et la Rivière Bow en route vers le camping de Banff. |
Prendre l'autobus coûtant 1$ ou 2$ pour m'amener du camping à la ville où je travaillais? Jamais de la vie! Pas une seule fois, même pas sous la pluie! C'était pourtant près de 5 km à pied. Mais quelle vue j'avais durant ces marches… Une vue sur le Mont Rundle et la Rivière Bow. Un gars ne s'en tanne pas.
Vers la fin de l'été, les nuits étaient devenues trop froides au camping. J'avais également perdu mes compagnons de site qui étaient tous rentrés à l'école! J'ai fait quelques nuits dans l'illégalité à monter ma tente après le départ des gardiens vers 23h, et me dépêcher à la démonter avant 7h le matin pour ne pas me faire pincer. Des collègues se sont ensuite loués un appartement en ville à un prix exorbitant pour l'époque, 1500$ par mois pour un 3 chambres à coucher. Il fallait y mettre le plus de monde possible pour rentabiliser le tout. Ils m'ont donc offert d'y déménager… dans la garde-robe du salon! Garde-robe qui était assez longue pour un matelas simple, mais pas assez large. Qu'à cela ne tienne, on a réussi à le squeezer là. Coût: 200$ par mois pour mon loyer! Au moins j'y avais chaud et j'économisais pour l'aventure à venir au États-Unis.
Deux mois sur la Côte Ouest américaine et mexicaine jusqu'à épuisement de mon argent
Vers le début octobre, j'ai mis le cap sur la côte ouest canadienne, Vancouver et Victoria, avant de commencer deux mois fantastiques sac au dos le long de la côte pacifique. Je vous en reparlerai dans de futurs articles.
De retour à la maison, sans le sous, quelques semaines avant Noël, je dois dire que ce voyage m'a transformé à tout jamais. J'ai appris l'anglais bien évidemment, et un peu l'espagnol. Mais j'ai appris la vie. J'ai appris à me débrouiller sans le sous, sans mes parents, sans mes points de repères. J'ai appris à gérer le stress de l'inconnu et le thrill de l'aventure, le bon stress de vivre un peu, parfois beaucoup, dangereusement. Ces 6 mois ont changé le cours de ma vie et valaient bien mieux qu'une session à l'école.
Un tel voyage en solo sac au dos, je le recommande à tous jeunes et moins jeunes. Jeunes de coeur, peu importe l'âge. C'est un voyage au fond de mon âme que j'ai fait. J'ai appris à me connaître et à reconnaître ce que je voulais faire de ma vie. Pour tout ça, il n'y a pas de prix.
C'était mon premier voyage sac au dos, les autres qui ont suivi ont été tout aussi excitants.
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